Vendredi soir et samedi soir se déroulera, sur le site de l’abbaye, le grand spectacle son et lumière « Les Nuits de La Sauve ».
Pour l’heure, ce sont les répétitions.
CHRISTIAN BOISSON
c.boisson@sudouest.fr
La commune de La Sauve s'apprête à vivre un grand événement vendredi et samedi prochain. Pour la 16e année consécutive, les Sauvois, mais aussi toute la population de l'Entre-deux-Mers, sont
conviés à assister au superbe spectacle son et lumière « Les Nuits de La Sauve » qui se déroulera en nocturne, chacune des deux soirées, sur le site de l'abbaye de La Sauve-Majeure.
Mis en scène par Jean-Luc Delage qui officie depuis 2002 et réalisé par Bernard Maciel (Clipsonic) depuis la première édition, le spectacle de cette année présente un caractère exceptionnel. En
effet, si chaque année depuis quinze ans le spectacle prend la forme d'une création de fiction, pour cette 16e édition, le metteur en scène a souhaité s'inspirer du tome I de la série de romans
de Sandrine Biyi « La dame de La Sauve » (Éd. Vents salés). « Depuis trois ans, j'écris moi-même les scénarios de ce spectacle, mais cette année, j'ai souhaité mettre en scène les personnages du
roman de Sandrine Biyi, notamment Brunissende, son héroïne, explique Jean-Luc Delage. Je me suis cantonné au tome I duquel j'ai extrait pour le spectacle 17 pages sur les 370 que compte ce
premier tome. C'était un gros travail de sélection que j'ai réalisé en visionnant les tableaux dans ma tête, guidé par ma sensibilité et mon émotion. »
Un travail d'équipe
Si la tâche du metteur en scène s'avère particulièrement déterminante, il ne faut pas oublier le travail colossal du réalisateur, Bernard Maciel, qui a lancé ce spectacle en 2000, assurant toute
la partie son et lumière avec notamment les projections d'images et de vidéos sur le clocher de l'abbaye. Quant aux acteurs, tous bénévoles, ils seront 85 cette année pour jouer ce spectacle
contre 65 à 70 lors des précédentes éditions. Ce déploiement réjouit particulièrement l'auteure de « La dame de La Sauve », très touchée par l'hommage qui lui est rendu.
« Je suis fière et honorée du travail qui est fait, dit-elle. Je suis aussi émue devant l'enthousiasme de tous les bénévoles. Le choix qui s'est porté sur mon héroïne cette année est né d'une
réflexion collégiale et j'en suis vraiment touchée. »
Mais que serait ce petit monde sans les travailleurs de l'ombre, telle la costumière Hélène Poinsot, petite main particulièrement habile et ne regardant pas à sa peine ? Ce spectacle est
l'affaire de toute une équipe, travaillant d'arrache-pied depuis une semaine, pour présenter au public un divertissement de qualité.
Un rôle sur mesure
Durant une semaine avant le jour J, tous les acteurs apprennent leur texte tandis que Jean-Luc Delage les met en scène. Chaque soir, les répétitions durent en moyenne deux heures et demie, tandis
que la costumière coud et coud sans relâche. C'est Agathe Hittos qui tiendra le rôle de Brunissende, l'héroïne de ce spectacle.
« Quand mon amie Chloé à qui on avait initialement proposé le rôle m'a suggéré de le tenir à sa place, je n'ai pas hésité une seule seconde, dit-elle. Je suis fascinée par cette époque et j'ai
toujours rêvé de faire un spectacle comme celui-ci. C'est la première fois que je fais ça et je suis rentrée très vite dans la peau de mon personnage. J'y retrouve les traits de mon propre
caractère. Ce rôle était vraiment pour moi ! »
Quant à Fabien Vaillant, président du comité des fêtes et vice-président des Nuits de La Sauve (1), il jouera le spectacle pour la 13e année consécutive. « J'adore faire ça, lâche-t-il les yeux
pétillants. Je le fais par pur plaisir et chaque année on se remet en cause. Pour moi, quand on se défonce pour ce spectacle et que lors du final du dernier soir les spectateurs applaudissent à
tout rompre, ça me prend aux tripes et je pense que tous les acteurs vivent ça comme moi. » Ce spectacle ne pourrait pas exister sans le Centre des monuments nationaux qui prête le site chaque
année pour l'événement.
Alain Boizard, le maire, suit ce spectacle depuis la première édition. « C'est moi qui ai écrit le premier scénario, en 2000, dit-il. Ce spectacle est devenu une manifestation qui dépasse les
frontières du Créonnais. C'est avant tout une formidable aventure humaine qui rassemble les habitants du territoire de l'Entre-deux-Mers. »